"Dès les tout premiers contacts des mains avec la pâte d'argile et d'eau, il apparaît bien que deux forces sont alors en présence, l'une à l'intérieur de l'être, et l'autre dans la matière. Ces forces se cherchent et leur simple rencontre met en mouvement la créativité qu'elle oriente peu à peu vers une oeuvre." Daniel de Montmollin. |
"C'est que, précisement, c'est par croissance et non par construction qu'une poterie trouve sa forme, par la croissance d'une unique boule d'argile, sans ajout ni retrait ultérieurs de matière.
La tournage d'une poterie est ainsi à l'image de la vie et c'est sa propre vie que le potier inscrit dans ses formes, lesquelles sont habitées par ses gestes. C'est donc ici le geste qui engendre la forme, et c'est bien sur lui, et non sur la forme, que va se porter l'attention du tourneur." Daniel de Montmollin
En tournant un pot, le potier sépare l'espace en deux; l'intérieur et l'extérieur. Cependant, on ne porte pas beaucoup d'attention à ces espaces. On est plus conscient de la séparation, la frontière, c'est-à-dire la paroi et sa forme, ce qu'on appelle le pot.
"C'est évidemment au feu que l'artisan demande le durcissement de son argile. Alors que celle-ci, à l'état cru, se délite dans l'eau, le feu va marquer pour elle un point de non-retour." Daniel De Montmollin
Pour créer une personnalité, le potier ajoute des finitions, habituellement à l'aide des glaçures, ce qui donne au pot des textures, des couleurs, et des décorations. Ces glaçures enrichissent le pot, pour qu'il ait une allure unique. Il s'agit d'une façon de célébrer l'union entre deux espaces, l'intérieur et l'extérieur, qui en réalité ne font qu'une.
"La sagesse de l'argile est de façonner le pot à partir du vide." Jacques Ferland
"Chaque pot me dit de ne pas craindre le vide." Jacques Ferland